Nous l’avons vu dans le billet posté précédemment sur ce même sujet, la précocité peut revêtir divers aspects, dont les troubles DYS (incluant le TDA/H).
Diverses expériences menées ont prouvé que la surconsommation de certains aliments pouvait exacerber les symptômes du TDA/H. Les aliments sucrés déclenchent un pic de glycémie qui entraîne une libération rapide de l’insuline. La baisse soudaine du taux de sucre ainsi provoquée engendre une augmentation de l’adrénaline qui crée à son tour une hyperexcitation, une hyperstimulation et possiblement un comportement agressif.
Le sociologue Schoentaler a aussi mis en exergue qu’une carence en certains éléments nutritifs pouvait multiplier par dix la manifestation des symptômes du TDA/H. Les vitamines B administrées par l’alimentation chez des adolescents incarcérés, ont permis de réduire de manière significative la tendance à l’agressivité, à la violence et au vandalisme.
D’autres travaux ont montré qu’une carence en fer, en magnésium, en acides gras essentiels et en zinc pouvaient augmenter les symptômes du TDA/H et qu’une supplémentation permettait de les alléger considérablement.
Pour sortir du cercle vicieux du stress aux multiples symptômes que peuvent rencontrer les HPI (nervosité, irritabilité, insomnie, difficultés à se concentrer), la phytothérapie propose de nombreux remèdes sans effet secondaire : l’avoine qui permet de lutter contre les états de stress, d'anxiété et d'agitation peut agir sur un stress agité alors que la mélisse, grâce à ses propriétés relaxantes et calmantes, est susceptible de modifier agréablement l’humeur en combattant l'agressivité. Elle agit aussi contre les crampes ou spasmes d'estomac liés au stress. La passiflore possède, quant à elle, des vertus sédatives et relaxantes, et est utilisée dans les cas de stress anxieux, et notamment, lors des réveils matinaux vers 1h ou 3h du matin. Régulant le système nerveux, la passiflore apaise également les tensions musculaires: la valériane, par ses propriétés sédatives et antispasmodiques, est plutôt indiquée dans les cas de maux de ventre, d'agitation et de nervosité liés aux stress. Elle améliore également la concentration et régule l'humeur.
Chaque enfant HPI est un cas unique. Par conséquent, une anamnèse s’avère indispensable pour la prise en charge de l’enfant dans sa globalité. Selon les informations recueillies dans le bilan de vitalité, plusieurs traitements peuvent être conseillés pour aider l’enfant et les parents.
Dans tous les cas, l’approche pluridisciplinaire sera facilitée. Il convient donc de ne pas faire de généralité et de tenir compte de la singulière complexité des parcours de chacun. Les traits développementaux de la précocité sont de nature multifactorielle. Il existe une grande hétérogénéité des profils cliniques d’enfants à haut potentiel et plusieurs configurations possibles des dispositions intellectuelles, selon les modalités de fonctionnement neuropsychologiques de l’enfant. Tout en s’appuyant sur un socle neurocognitif, le facteur environnemental est aussi déterminant dans la stimulation et pour le déploiement de la précocité.
L’accompagnement avec le naturopathe est destiné à proposer différentes approches « naturelles » aux HPI qui rencontrent des difficultés au quotidien ou dans certaines situations, en complément des traitements et accompagnements en place. Quelle que soit la problématique, avant tout traitement, une bonne hygiène de vie, et un sommeil de qualité et en quantité suffisante, sont deux éléments primordiaux qu’il s’agit de prendre en compte dans l’accompagnement.
Une étape importante consiste donc à étudier précisément l’alimentation ingérée par l’enfant, en suivant les conseils d’Hippocrate « Que tes aliments soient tes médicaments ». Les aliments contribuent en grande partie au bien-être dans la mesure où ils sont sources de minéraux, d’antioxydants, de flavonoïdes, de fibres, d’oligo-éléments, d’acides aminés et de vitamines.
Une alimentation déséquilibrée favorise des troubles digestifs pouvant entraîner une perméabilité intestinale et un encrassement de l’organisme débouchant sur différentes infections et/ou troubles du comportement. En fonction des manifestations dénoncées par l’enfant (troubles digestifs ou/et troubles du comportement), il s’agit de vérifier le terrain allergique ou intolérant, au gluten et/ou au lactose, notamment, afin d’adapter l’alimentation à ses besoins. Il s’agit également de vérifier que l’ensemble des huit acides aminés essentiels sont bien présents dans l’alimentation de l’enfant car ils participent à la construction des protéines et notre organisme ne sait pas les fabriquer. Les métaux lourds et les pesticides pouvant être à la source de nombreux troubles, l’alimentation doit comporter des antioxydants (fruits et légumes).
Certaines plantes sont susceptibles d’être proposées à l’enfant en fonction des troubles et symptômes dont il souffre et de son âge, sous forme d’huile essentielle, de gemmothérapie ou de fleurs de Bach. Pour exemple, Mimulus du groupe Peurs, peut atténuer la timidité de l’HPI et atténuer sa phobie pour l’école. Les Fleurs de Bach ont un double intérêt : pour l’enfant et aussi pour faciliter le travail entrepris par l’ensemble des thérapeutes qui accompagne le HPI. Ce dernier souffre fréquemment de troubles du sommeil, plus spécifiquement à l'endormissement dû à son cerveau en constante ébullition et qui ne fait jamais de pause. Les plantes conseillées sont le Tilleul, la verveine, la valériane et la camomille. Les complexes contenant de la mélatonine conviennent aux enfants de plus de 6 ans qui sont décalés dans leur sommeil.
Les bactéries de la flore intestinale influent sur la santé de l’enfant car elles peuvent être liées à des maladies chroniques comme l'asthme ou l'allergie. Il est donc intéressant de s’occuper du système immunitaire. La constitution de la flore intestinale du nouveau-né varie initialement par le type d'accouchement puis par l'alimentation. Les enfants nés par césarienne ne bénéficient pas des mêmes bactéries que ceux nés par voie vaginale. Il en est de même des enfants allaités ou non. Les probiotiques favorisent la restauration du microbiote par l’introduction de « bonnes bactéries » et renforce ainsi le système immunitaire de l’enfant. Ces micro-organismes vivants qui nourrissent la flore intestinale ont un réel effet bénéfique sur l’activité cérébrale mais aussi dans la gestion du stress, l’anxiété et la dépression.
D’autres moyens permettent au HPI d’améliorer certains comportements :
Plusieurs études ont pu démontrer la relation forte entre la pratique d’une activité physique et la santé cérébrale. Celle-ci stimule la prolifération des neurones et contribue à la mise en place de nouveaux réseaux dans le cerveau par l’apprentissage de quelque chose.
D’une manière plus générale, la méditation permet de retrouver une sérénité intérieure, de ne pas se laisser envahir par ses pensées qui tournent en permanence. La psychologue Jeanne Siaud-Facchin confie se tourner de plus en plus vers cette méthode pour aider ses patients à lutter contre ce sentiment de décalage, « histoire de les aider à se reconnecter à ce qu'ils sont, ici et maintenant".
La gestion mentale est un axe de pédagogie intéressant dans la mesure où il respecte le fonctionnement de chaque individu et se base sur l’exploration, la description et l’étude des processus de la pensée consciente lors d’une prise d’information, de son traitement et de sa restitution.
Sophrologie, Psycho Bio Acupressure yoga, respiration abdominale ou encore zoothérapie, sont autant de techniques intéressantes pour aider l’enfant à se sentir mieux.
Parce que la précocité est une chance qui ne doit pas être vécue comme un handicap, le HPI doit être accompagné dans sa globalité : son parcours personnel et sa sphère affective permet de relancer l’enfant dans sa vie et dans sa scolarité. A chaque enfant son traitement. Même si naturellement, les parents ne pensent pas à consulter un naturopathe en présence de précocité avec ou sans trouble associé, ces enfants sont vus dans un cadre plus général pour une pathologie spécifique, d’où l’importance de savoir reconnaître les traits d’un HPI dans une démarche holistique.
Les enfants HPI ont tous une manière différente de vivre leur différence. Certains sont amenés à prendre des médicaments qu’il faut prendre en compte lors de la consultation en naturopathie. Le praticien a un rôle à jouer dans l’information et le conseil, et sans vouloir soigner ou guérir, il me semble primordial d’apporter notre expertise notamment sur le plan émotionnel mais aussi sur le lien intestins/cerveau pouvant contribuer au mieux-être de l’enfant.